Yvon Vocoret

Une stature, celle forgée par une aventure viticole exceptionnelle commencée au cœur du chablisien. Yvon Vocoret se découvre ainsi au fil de la narration de son histoire. Authentique dans les souvenirs qui défilent au son d’une voix pleine de tendresse et accompagné d’un regard pétillant, laissant deviner les images qui lui reviennent depuis ses premiers pas dans le domaine familial à Maligny jusqu’à la reprise de l’exploitation par son fils, Laurent, en 2018. Yvon est un héritier et un passeur. L’héritier d’une famille de vignerons depuis 1707. Un passeur de traditions savamment entretenues et ingénieusement améliorées au fil des années.

Humilité et respect

Et si Yvon Vocoret vous dit qu’il n’y a pas de savoir-faire, en l’écoutant, on devine que le vigneron s’est astreint à un savoir-être. Un savoir-être face à Dame nature. Un savoir-être caractérisé par l’humilité et le respect. Car la nature prend et reprend, au gré de ses envies et caprices. C’est précisément ce qui explique qu’il n’y a pas de savoir-faire : le vigneron se remet sans cesse en question, est constamment dans l’anticipation, met constamment ses connaissances à jour en fonction des intempéries et des maladies de la vigne.

A ces éléments naturels, se sont ajoutées les évolutions techniques et juridiques. La génération d’Yvon Vocoret a connu une modernisation des outils de travail et notamment de récolte, sans précédent. Si la vinification ne change pas et se perpétue de siècle en siècle, l’outil de travail s’est considérablement amélioré durant ses années d’exploitation.

Et ce qu’Yvon Vocoret a gagné en allègement de pénibilité, il l’a généreusement redonné à la terre et à la vigne en leur apportant davantage d’attention et de soin. Un dévouement sacerdotal de tous les instants pour cette magnifique terre chablisienne. De jour, comme de nuit. Par beau temps, sous la pluie, en affrontant le gel qui peu décimer le labeur de toute une saison.

La réglementation et la législation de plus en plus stricte concernant la qualité du vin, il les a vécues comme une évolution normale et nécessaire : un accompagnement dans sa démarche de recherche constante d’une plus grande qualité du vin qu’il produisait. Yvon Vocoret et, aujourd’hui, son fils produisent « propres » et peuvent arborer fièrement le label « Haute valeur environnementale ». La qualité du vin s’en trouve fortement améliorée. Comme Yvon Vocoret se plait à répéter inlassablement comme une règle immuable : «  ce que tu donnes à dame nature, elle te le rend ». Il faut donc comprendre sa vigne.

Comme le vin, le viticulteur s’améliore avec les années. Dame nature enseigne et le vigneron apprend humblement.

Une vocation intarissable

A la retraite, Yvon épaule aujourd’hui, Laurent, son fils. Cette transmission filiale du domaine est sa grande fierté. La cinquième génération de Vocoret a pris la relève. Et Yvon, toujours tourné vers l’avenir et à la recherche constante de la qualité, se surprend à apprendre encore et toujours. Il en retire gratitude à son fils mais aussi à tous ceux qui l’ont accompagné tout au long de sa carrière : son épouse, sa belle-fille et son équipe qui font du Domaine Yvon et Laurent Vocoret une grande famille.

Sans eux, les vins du domaine de 26 hectares ne seraient pas sur les tables du monde entier. En effet, 70 % des 90 000 bouteilles produites chaque année sont destinés à l’exportation.

Aujourd’hui, c’est tout un vignoble qui témoigne de sa reconnaissance à Yvon Vocoret. Ces pairs l’ont désigné en 2010 Grand Architrave de la Confrérie des Piliers Chablisiens qui a pour mission de promouvoir Chablis, sa région et son vignoble en France, en Europe et dans le monde entier. Pour Yvon Vocoret, fidèle à ses valeurs de respect, de solidarité et générosité, l’aventure continue.