NOTRE

HISTOIRE

Porte d’entrée de la Bourgogne, le Département de l’Yonne est considéré, lors de sa création en 1790, comme « l’un des plus beaux du royaume ».

Jusque-là morcelé en comtés, baronnies, bailliages, diocèses et archevêchés, ce territoire doit cette déclaration d’amour à un élément naturel, une rivière qui le sillonne du sud vers le nord et qui avec ses affluents offre un cadre propice à l’installation humaine. Dès l’Antiquité, sur les rives de l’Yonne et de ses affluents, des oppida de l’époque celte aux cités gallo-romaines, les centres urbains se multiplient et dessinent le maillage actuel du département.

Le climat et les terres facilement irrigables facilitent la mise en culture des terres et les élevages. La vigne trouve des conditions optimales de culture sur les différents coteaux du territoire. Riche de ses éléments naturels et de leur mise en valeur qui a façonné son identité, l’Yonne est devenue, au fil des siècles, un carrefour culturel, intellectuel et commercial incontournable en façonnant des paysages, un patrimoine, une culture qui constituent tout un art de vivre.  Aujourd’hui, les Icaunais sont les héritiers de cette histoire et les passeurs de traditions ancestrales.

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DE LA PRÉHISTOIRE À L’ANTIQUITÉ

UNE TERRE QUI DEVIENT UN TERRITOIRE

D’icaunis à Icauna

Si en surface l’Yonne irrigue les terres, son affluent, la Cure, s’infiltre dans la roche calcaire à Arcy-sur-Cure pour creuser un réseau karstique et octroyer ainsi, aux hommes du Paléolithique, entre stalagmites et stalactites, habitat et protection. Déjà, le lieu inspire ces cueilleurs-chasseurs, néandertaliens et homos sapiens, qui immortalisent, en dessins et sculptures, sur les parois des grottes, mammouths, bouquetins ou encore mégalocéros. Ces peintures pariétales, inscrites au patrimoine des Monuments historiques, sont aujourd’hui, en France, les plus anciennes accessibles au public.

De nouvelles populations arrivent ensuite de l’Est. Les peuples celtes s’approprient davantage la surface sur laquelle faune et flore les accueillent généreusement. Ils se mettent à vénérer la rivière qui irrigue les terres fertiles sur lesquels sont cultivés blé, orge et vigne. Les Celtes implorent Icaunis d’être clémente et de ne pas sortir de son lit. Lors de la conquête de la Gaule, les Romains qui s’installent sur le territoire, subissent à leur tour les caprices de la rivière et ses crues dévastatrices. Aussi reprennent-ils le culte de cette déesse tout en latinisant son nom : Icauna pour protéger les villes nouvelles, Agedincum (Sens) et d’Autessiodurum (Auxerre), édifiées le long de la rivière impétueuse. L’identité de tout un territoire commence à se forger autour de cette voie fluviale, qui en se jetant dans la Sequana permet, de par sa navigabilité, lorsqu’elle retrouve sa paisibilité, un accès direct et rapide à Lutèce favorisant le transport des marchandises et le commerce.

Un nœud de communication romain

Dès lors, tout va très vite avec le développement des voies de communications et le pavage des routes romaines. Sur les rives d’Icauna, Sens et Auxerre connaissent un essor économique et culturel déterminant : ces deux villes érigent des forum et thermes. Affirmant sa domination sur le bassin parisien, Sens se dote d’un amphithéâtre de 25 000 personnes où l’on vient assister aux combats de gladiateurs et aux chasses aux fauves.

Le reste du territoire est émaillé de villas gallo-romaines le long des voies qui mènent à Rome : Sainte-Magnance, Héry, Avrolles. La présence romaine profite à Fontenoy, Noyers, Migennes, Escolives-Saint-Camille, Avallon, Tonnerre. Les centres urbains composés de maisons à pans de bois apparaissent et se multiplient tout au long du Moyen-âge et sous l’Ancien Régime. Ces façades à pans de bois peuvent être admirés aujourd’hui à Joigny, Auxerre, Noyers-sur-Serein et dans de nombreux villages typiques du département.

RENAISSANCE ET ANCIEN RÉGIME

L’ESSOR FLUVIAL

À la Renaissance, châteaux et églises s’embellissent. Au XVIe siècle, l’évêque d’Auxerre et homme de lettres, Jacques Amyot décide d’accompagner ce renouveau architectural en entreprenant la réfection du cœur de la cathédrale et la construction du collège des jésuites, l’actuel lycée Jacques-Amyot.

Sous la Monarchie absolue, le territoire icaunais profite du développement du transport fluvial voulu par la royauté.

Le 7 septembre 1773, Louis XV décide par édit royal de la construction du canal de Bourgogne long de 242 km pour relier le bassin de la Seine à celui du Rhône, entre Migennes et Saint-Jean-de-Losnes dans la Saône.

Si les travaux commencent en 1777, entre Migennes et Tonnerre, il faut attendre 1832 pour que le canal soit ouvert intégralement à la navigation et ainsi relier la Méditerranée à la Manche. En 1784, Louis XVI décide la création du Canal du Nivernais qui est aujourd’hui le deuxième plus fréquenté de France pour la plaisance. Long de 174 km, il relie la Loire à la Seine. Les vins d’Auxerre et de Chablis, déjà transportés par bateaux jusqu’à Paris, sont désormais dégustés en Flandre, en Prusse et en Pologne. Le bois du Morvan profite également des opportunités commerciales créées par ces nouvelles voies fluviales.

L’ÉPOQUE CONTEMPORAINE

LA consécration D’UNE IDENTITÉ

L’Yonne donne son nom au département

Lors de la Révolution, le territoire français est administrativement organisé par département. Parce qu’elle est déjà d’une identité forte qui irradie tout un territoire, les Révolutionnaires décident de garder cette homogénéité culturelle en dessinant les limites de l’Yonne. Une identité séculaire est consacrée, un sentiment d’appartenance voit le jour, l’Yonne est véritablement née.

Pour autant, son numéro fluctue en fonction des victoires révolutionnaires, des conquêtes napoléoniennes et républicaines : initialement, numéro 84, il prend le numéro 89 en 1799, puis 102 en 1802 avant de monter à la 132e place en 1812 pour reprendre définitivement le numéro 89 en 1922.

Chemin de fer et révolution industrielle

À l’époque contemporaine, le Département bénéficie du tracé, décidé par l’État, en 1844, de la voie de chemin de fer du Paris-Dijon. Exploité par la Compagnie des chemins de Fer Paris-Lyon-Marseille, le nouveau réseau ferré passe par Laroche-Migennes, Saint-Florentin et Tonnerre. Les locomotives à vapeur accélèrent le transport de voyageurs et de marchandises ce qui permet le développement industriel de Migennes.

En 1851, la population icaunaise atteint 381 133 habitants, son record historique. Pour autant les usines ne sont pas en nombre suffisant pour retenir une jeunesse en quête de confort, de modernité et de travail. La Révolution industrielle se réalisant essentiellement à Paris et sa petite couronne, l’exode rural fait décroître la population icaunaise. Cette baisse démographique est amplifiée par la Première guerre mondiale qui sacrifie 30 771 icaunais dans les tranchées du nord de la France. En 1921, on ne recense plus que 273 118 habitants dans l’Yonne.

En 1905, le vicaire de la Cathédrale Saint-Étienne, Ernest-Théodore Deschamps créé l’Association de Jeunesse Auxerroise qui s’impose dès 1906, dans sa section football, comme meilleur club bourguignon. L’abbé Deschamps achète lui-même des terrains route de Vaux, le long de l’Yonne et y fait construire un stade inauguré en 1918.

Dans ce département qui s’industrialise essentiellement le long des voies de communication, Paul Doumer, est élu député de la première circonscription d’Auxerre en 1891.

Le futur président de la République, obtient qu’une séance soit consacrée chaque vendredi à la Chambre des Députés au travail et à la condition des ouvriers. Si Paul Doumer est un icaunais d’adoption, Jean-Baptiste Bienvenu-Martin est en revanche un enfant de l’Yonne. Sous la IIIe République, il est la grande figure icaunaise du Département : né à Saint-Bris-le-Vineux en 1847, Bienvenu-Martin est successivement député, sénateur, Ministre de l’instruction publique, Ministre de la Justice, Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale, tout en occupant la Présidence du Conseil départementale de l’Yonne de 1910 à 1940.

Une terre qui inspire artistes et intellectuels

Au cours du XIXe siècle, l’Yonne fournit également des personnalités intellectuelles de premier plan : Pierre Larousse naît à Toucy en 1817, la femme de lettre et présidente de l’Académie Goncourt, Colette naît à Saint-Sauveur en Puisaye en 1873, la poétesse Marie Noël naît en 1883 à Auxerre.

Au siècle suivant, en 1902, Marcel Aymé voit le jour à Joigny.

En 1910, le journaliste Paul Desjardins choisit l’abbaye cistercienne de Pontigny pour ses Décades de Pontigny où il réunit des intellectuels pour échanger sur des sujets littéraires, philosophiques ou religieux. Viennent discourir pendant dix jours, chaque année, de 1910 à 1914 puis de 1922 à 1939, André Gide, François Mauriac, Antoine de Saint-Exupéry, André Malraux, Raymond Aron, Jean Paul Sartre, Paul Valéry ou encore l’écrivain britannique Herbert George Wells…

D’autres choisissent l’Yonne pour trouver calme et sérénité nécessaires à l’inspiration comme le compositeur Claude Debussy qui, en 1901, élit domicile à Villeneuve-la-Guyard. Romain Rolland, prix Nobel de Littérature de 1915 s’établit à Vézelay en 1938.

Depuis l’Yonne continue d’attirer les hommes de lettres et de culture : le critique d’art et fondateur de la revue des Cahiers d’Art, Christian Zervos s’installe à Vézelay. À sa mort, il lègue sa collection d’œuvres de Pablo Picasso, Max Ernst, Vailli Kandisky, Jean Hélion ou encore d’Alexandre Calder et Joan Miro à la commune de Vézelay. Le Conseil général se voit confier l’impressionnante collection d’art moderne et créele Musée Zervos dans la maison de Romain Rolland. L’écrivain et lauréat, entre autres, du Prix Renaudot en 1946, Jules Roy s’installe en 1978, jusqu’à sa mort en 2000 à Vézelay, au pied de la Basilique.

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